Donner vie à la pierre : la chapelle de l’Hôtel-Dieu
Parmi les projets qui m’ont le plus marquée, il y a celui de la chapelle de l’Hôtel-Dieu, à Troyes, pour Avéo, La Cité du Vitrail.
Un projet unique, sensible, où ma voix devenait celle du monument lui-même.
Le concept était fort : la chapelle raconte sa propre histoire.
Elle évoque ses origines, ses blessures du temps, et sa renaissance grâce à la restauration minutieuse de ses vitraux.
Une narration à la première personne, presque intime, où chaque mot devait résonner avec émotion et respect du patrimoine.
Cette approche transforme la voix off en âme du lieu.
Elle ne décrit plus : elle ressent, se souvient, respire.
C'est là où je ne dois pas seulement faire passer une émotion, je dois vraiment incarner cette chapelle. Et c'est là toute la complexité de ce genre de projets.
Il faut pouvoir traduire la mémoire d’un lieu, la chaleur d’une pierre ancienne, la fierté d’un artisanat.
Avant d’enregistrer, je m’imprègne du contexte :
je découvre les images du lieu, je lis son histoire, je cherche la tonalité émotionnelle à adopter.
Dans le cas de la chapelle, il fallait une voix posée, habitée, empreinte de douceur et de gravité.
Une voix qui porte le poids des siècles, mais aussi l’espérance d’une renaissance.
Pensez y 💡 L’allégorie est un outil puissant pour les projets audiovisuels !
Faire parler un monument, une idée ou une valeur, c’est offrir une dimension sensible à un contenu audiovisuel.
C’est ce qui capte l’attention du spectateur, au-delà des faits ou des images.
Une marque peut ainsi donner la parole à :
la nature qu’elle protège,
un objet qui traverse le temps,
une valeur qu’elle défend (le courage, la transmission, la liberté…).
L’allégorie rend le message vivant et mémorable.
Et c’est là que la voix off prend tout son sens : elle devient le fil émotionnel entre le public et le message.

Pour My Ayvens Driver, le client avait d’abord utilisé une voix générée par IA pour ses vidéos. Une solution qui semblait pratique et rapide… jusqu’au moment de l’écoute. La voix synthétique ne correspondait pas à ce que le client attendait en termes de fluidité, de naturel et d’intention. Résultat, j’ai été sollicitée pour reprendre toute la partie voix off, soit 9 vidéos au total. Ce type de demande devient de plus en plus fréquent. Certaines marques testent la synthèse vocale, pensant faire un choix économique, mais finissent par revenir à une voix humaine lorsqu’elles souhaitent un rendu professionnel et cohérent avec leur image. Pour illustrer ce décalage, j’ai réalisé un petit montage comparatif, avec d’abord la version IA, puis mon enregistrement. Il met en évidence pourquoi la voix synthétique n’a pas fonctionné dans ce projet. Ce que le comparatif révèle : les limites audibles de la voix IA Sur ces 9 vidéos, les mêmes problèmes revenaient systématiquement : 1. Un manque de fluidité Les transitions entre les mots sont mécaniques. Même avec des modèles performants, la phrase manque de naturel, ce qui brouille la perception du message. 2. Des mots mal prononcés L’IA peut se tromper de syllabe, accentuer un mot au mauvais endroit ou proposer une diction étrangement plate. Pour une vidéo professionnelle, cela se remarque très vite. 3. Une intention impossible à simuler Une voix off ne se contente pas de lire. Elle interprète. Elle comprend le ton, l’intention, le public visé. L’IA, elle, applique un style général… sans transmettre le sens. 4. Peu ou pas de variations Les montées, les respirations, les accents émotionnels, les nuances… ces micro détails donnent de la vie à une narration. L’IA en reproduit quelques-uns, mais sans cohérence globale. Dans le montage que je propose aux lecteurs, la différence saute aux oreilles. La version IA manque de naturel, tandis que l’enregistrement humain apporte plus de chaleur humaine et de cohérence. Une tendance actuelle : reprendre des voix IA pour les remplacer par une vraie voix off Une tendance qui se confirme : reprendre des projets initialement enregistrés en IA My Ayvens Driver n’est pas un cas isolé. Depuis plusieurs mois, je reçois de plus en plus de demandes pour réenregistrer des vidéos qui avaient d’abord été produites en voix IA. Les raisons sont presque toujours les mêmes : • le rendu n’est pas assez professionnel • la narration manque de chaleur • le message perd en impact • la voix IA s’intègre mal avec la musique ou le montage Au final, le gain espéré avec la synthèse vocale se transforme souvent en double travail. My Ayvens Driver en est un exemple parmi d’autres. Une voix IA peut servir de maquette ou de guide interne, mais pour une diffusion publique, la voix humaine reste essentielle. L’IA : un outil intéressant, mais pas une alternative qualitative La synthèse vocale a son utilité. Elle permet d’esquisser une intention, de tester un rythme, de maquettiser rapidement un projet. Mais elle n’a pas encore la finesse nécessaire pour remplacer une voix off dans une vidéo professionnelle. Une marque, c’est une personnalité. Une voix humaine transmet cette personnalité. L’IA, elle, ne fait que l’imiter.












