Comment se passe une séance d’enregistrement de voix off ?
Beaucoup imaginent qu’il suffit de lire un texte devant un micro pour enregistrer une voix off. En réalité, chaque projet demande de la préparation, de l’écoute, de la technique… et une bonne dose d’émotion.
Voici, pas à pas, comment se déroule une séance d’enregistrement dans mon studio.
1. La réception du texte et du brief
Tout commence par la commande du client.
Il m’envoie le texte accompagné d’un brief : le ton souhaité, la durée, le type de diffusion (publicité TV, web, institutionnel, e-learning…).
Ces quelques indications sont essentielles, car elles me permettent de comprendre la vision du projet et d’adapter mon interprétation.
Chaque mot a un rôle, et la voix doit toujours servir le message.
2. “Mettre le texte en bouche”
Avant d’enregistrer, je prends toujours le temps de me mettre le texte en bouche.
Je le lis plusieurs fois, à voix haute, pour sentir le rythme, les intentions, les émotions.
Cette étape est cruciale : elle permet de repérer les passages qui nécessitent un sourire dans la voix, une respiration plus marquée, ou au contraire un ton plus posé.
C’est aussi le moment où je choisis la bonne énergie vocale, celle qui donnera vie au message.
3. L’enregistrement
Une fois prête, je passe à l’enregistrement dans mon studio.
Micro, filtre anti-pop, carte son, casque… tout est prêt pour capter un son propre et professionnel.
Je lance Adobe Audition, que j’utilise depuis des années, et j’enregistre plusieurs prises.
Selon le type de projet, j’envoie parfois différentes versions : une plus neutre, une plus expressive, une plus souriante… afin de laisser le choix au client.
C’est une phase où la technique rejoint l’interprétation : il faut être précis tout en restant naturel, concentré tout en transmettant une émotion authentique.
4. Le nettoyage et le montage
Une fois la séance terminée, je passe à la phase technique.
Je nettoie le son : suppression des bruits de bouche, respirations trop présentes, clics, souffles…
Puis je sélectionne les meilleures prises, ajuste les silences, et je synchronise même sur votre vidéo si besoin.
C’est là que tout prend forme !
5. L’envoi et les retours
Une fois le fichier final prêt, je l’envoie au client au format souhaité (WAV, MP3, etc.).
Dans la grande majorité des cas, la voix est validée du premier coup.
Mais il arrive parfois qu’un client demande quelques retakes, de légères modifications sur un mot, un ton ou un rythme , pour coller parfaitement à la vision qu’il a de son projet.
Ces ajustements font partie du processus, et j’aime cette collaboration qui permet d’atteindre le résultat idéal.

Pour My Ayvens Driver, le client avait d’abord utilisé une voix générée par IA pour ses vidéos. Une solution qui semblait pratique et rapide… jusqu’au moment de l’écoute. La voix synthétique ne correspondait pas à ce que le client attendait en termes de fluidité, de naturel et d’intention. Résultat, j’ai été sollicitée pour reprendre toute la partie voix off, soit 9 vidéos au total. Ce type de demande devient de plus en plus fréquent. Certaines marques testent la synthèse vocale, pensant faire un choix économique, mais finissent par revenir à une voix humaine lorsqu’elles souhaitent un rendu professionnel et cohérent avec leur image. Pour illustrer ce décalage, j’ai réalisé un petit montage comparatif, avec d’abord la version IA, puis mon enregistrement. Il met en évidence pourquoi la voix synthétique n’a pas fonctionné dans ce projet. Ce que le comparatif révèle : les limites audibles de la voix IA Sur ces 9 vidéos, les mêmes problèmes revenaient systématiquement : 1. Un manque de fluidité Les transitions entre les mots sont mécaniques. Même avec des modèles performants, la phrase manque de naturel, ce qui brouille la perception du message. 2. Des mots mal prononcés L’IA peut se tromper de syllabe, accentuer un mot au mauvais endroit ou proposer une diction étrangement plate. Pour une vidéo professionnelle, cela se remarque très vite. 3. Une intention impossible à simuler Une voix off ne se contente pas de lire. Elle interprète. Elle comprend le ton, l’intention, le public visé. L’IA, elle, applique un style général… sans transmettre le sens. 4. Peu ou pas de variations Les montées, les respirations, les accents émotionnels, les nuances… ces micro détails donnent de la vie à une narration. L’IA en reproduit quelques-uns, mais sans cohérence globale. Dans le montage que je propose aux lecteurs, la différence saute aux oreilles. La version IA manque de naturel, tandis que l’enregistrement humain apporte plus de chaleur humaine et de cohérence. Une tendance actuelle : reprendre des voix IA pour les remplacer par une vraie voix off Une tendance qui se confirme : reprendre des projets initialement enregistrés en IA My Ayvens Driver n’est pas un cas isolé. Depuis plusieurs mois, je reçois de plus en plus de demandes pour réenregistrer des vidéos qui avaient d’abord été produites en voix IA. Les raisons sont presque toujours les mêmes : • le rendu n’est pas assez professionnel • la narration manque de chaleur • le message perd en impact • la voix IA s’intègre mal avec la musique ou le montage Au final, le gain espéré avec la synthèse vocale se transforme souvent en double travail. My Ayvens Driver en est un exemple parmi d’autres. Une voix IA peut servir de maquette ou de guide interne, mais pour une diffusion publique, la voix humaine reste essentielle. L’IA : un outil intéressant, mais pas une alternative qualitative La synthèse vocale a son utilité. Elle permet d’esquisser une intention, de tester un rythme, de maquettiser rapidement un projet. Mais elle n’a pas encore la finesse nécessaire pour remplacer une voix off dans une vidéo professionnelle. Une marque, c’est une personnalité. Une voix humaine transmet cette personnalité. L’IA, elle, ne fait que l’imiter.












