Utiliser des vidéos de marques pour lesquelles vous n’avez pas travaillé : pourquoi il ne faut surtout pas le faire

Lorsque l’on débute dans le métier de voix off, il est tentant de vouloir poster une vidéo publicitaire, un spot de grande marque ou encore une bande-annonce… avec sa propre voix.
Sur le papier, l’idée semble logique : montrer ce que l’on serait capable de faire, dans un contexte réel et professionnel.
Mais en pratique ? C’est une très mauvaise idée, à éviter absolument. Voici pourquoi.
❌
1. Vous vous exposez à des problèmes légaux
Publier une vidéo d’une marque existante, en gardant ses images et sa musique, et en y posant votre voix sans autorisation, constitue une violation du droit d’auteur.
Même si vous n’en tirez pas de revenu direct, le fait de vous en servir pour votre promotion personnelle (site, réseaux, casting, etc.) peut être considéré comme une utilisation commerciale. Et les marques n’aiment pas du tout ça.
Certaines plateformes (comme YouTube, LinkedIn ou Instagram) peuvent supprimer votre contenu.
Dans le pire des cas, la marque peut engager des poursuites ou simplement vous blacklister.
❌
2. Vous envoyez un signal négatif
Au lieu d’impressionner, ce genre de contenu peut avoir l’effet inverse : manque d’éthique, amateurisme ou tentative de tromperie.
Car oui, “démo” ne veut pas dire “non diffusé”.
Un directeur de casting ou un client qui pense que vous avez réellement travaillé pour Nike ou Coca-Cola, alors que ce n’est pas le cas, risque de se sentir dupé… et de ne plus vous faire confiance.
Les professionnels du métier repèrent très vite ce genre de contenus recyclés, surtout si la pub originale est connue.
❌
3. Vous ne mettez pas réellement en valeur votre travail
Superposer votre voix à une vidéo déjà montée, déjà mixée, avec un rythme et une ambiance déjà fixés par d’autres… ce n’est pas vous mettre en avant.
Ce n’est ni votre univers, ni votre direction artistique, ni votre créativité.
Et surtout : cela ne montre pas votre capacité à interpréter selon un brief réel.
Que faire alors, quand on débute ?
Pas de panique : il existe des solutions propres, efficaces et valorisantes pour vous lancer, même sans client dans votre portfolio.
1. Utilisez vos enregistrements de formation
Si vous avez suivi une formation en voix off, vous avez certainement enregistré des extraits pendant les ateliers : pub, narration, documentaire, etc.
Même s’ils ne sont pas parfaits, ces extraits sont légitimes, car vous les avez enregistrés vous-même, dans un cadre pédagogique.
N’hésitez pas à les retravailler un peu chez vous, à peaufiner l’interprétation. Ce sont vos premières pierres.
2. Créez vos propres démos
Et si vous inventiez une pub pour une fausse marque ?
Par exemple : une publicité pour un savon bio fictif, un habillage TV pour une chaîne imaginaire, un spot radio pour un festival inventé.
Vous pouvez tout créer vous-même : texte, rythme, ambiance sonore, avec l’aide d’un sound designer ou de musiques libres de droits.
Cela montre votre créativité, votre polyvalence et votre capacité à mener un projet de A à Z.
Et bonus : pas de problème de droits, puisque tout est à vous !
3. Entraînez-vous à utiliser votre DAW
Créer vos démos, c’est aussi apprendre à maîtriser votre logiciel d’enregistrement (DAW).
Adobe Audition, Audacity, Reaper… peu importe : plus vous pratiquez, plus vous serez à l’aise pour nettoyer, monter, normaliser, exporter vos fichiers.
(Le reste, on le laisse aux ingénieurs du son : chacun son métier !)
Et si ce n’est pas encore le cas : c’est le moment de s’y mettre.
Être autonome en enregistrement, c’est la base du métier aujourd’hui, surtout pour les voix off en ligne.
En résumé
Faire votre promo avec un travail qui n’est pas le vôtre à l’origine, et surtout en citant une grande marque, ce n’est pas malin : c’est risqué, mal vu et contre-productif.
En revanche, faire preuve d’honnêteté, de créativité et de travail personnel vous ouvrira bien plus de portes.
Commencez petit, mais commencez vrai.
Créez, inventez, testez, et montrez ce que vous savez faire avec ce que vous avez aujourd’hui.

Pour My Ayvens Driver, le client avait d’abord utilisé une voix générée par IA pour ses vidéos. Une solution qui semblait pratique et rapide… jusqu’au moment de l’écoute. La voix synthétique ne correspondait pas à ce que le client attendait en termes de fluidité, de naturel et d’intention. Résultat, j’ai été sollicitée pour reprendre toute la partie voix off, soit 9 vidéos au total. Ce type de demande devient de plus en plus fréquent. Certaines marques testent la synthèse vocale, pensant faire un choix économique, mais finissent par revenir à une voix humaine lorsqu’elles souhaitent un rendu professionnel et cohérent avec leur image. Pour illustrer ce décalage, j’ai réalisé un petit montage comparatif, avec d’abord la version IA, puis mon enregistrement. Il met en évidence pourquoi la voix synthétique n’a pas fonctionné dans ce projet. Ce que le comparatif révèle : les limites audibles de la voix IA Sur ces 9 vidéos, les mêmes problèmes revenaient systématiquement : 1. Un manque de fluidité Les transitions entre les mots sont mécaniques. Même avec des modèles performants, la phrase manque de naturel, ce qui brouille la perception du message. 2. Des mots mal prononcés L’IA peut se tromper de syllabe, accentuer un mot au mauvais endroit ou proposer une diction étrangement plate. Pour une vidéo professionnelle, cela se remarque très vite. 3. Une intention impossible à simuler Une voix off ne se contente pas de lire. Elle interprète. Elle comprend le ton, l’intention, le public visé. L’IA, elle, applique un style général… sans transmettre le sens. 4. Peu ou pas de variations Les montées, les respirations, les accents émotionnels, les nuances… ces micro détails donnent de la vie à une narration. L’IA en reproduit quelques-uns, mais sans cohérence globale. Dans le montage que je propose aux lecteurs, la différence saute aux oreilles. La version IA manque de naturel, tandis que l’enregistrement humain apporte plus de chaleur humaine et de cohérence. Une tendance actuelle : reprendre des voix IA pour les remplacer par une vraie voix off Une tendance qui se confirme : reprendre des projets initialement enregistrés en IA My Ayvens Driver n’est pas un cas isolé. Depuis plusieurs mois, je reçois de plus en plus de demandes pour réenregistrer des vidéos qui avaient d’abord été produites en voix IA. Les raisons sont presque toujours les mêmes : • le rendu n’est pas assez professionnel • la narration manque de chaleur • le message perd en impact • la voix IA s’intègre mal avec la musique ou le montage Au final, le gain espéré avec la synthèse vocale se transforme souvent en double travail. My Ayvens Driver en est un exemple parmi d’autres. Une voix IA peut servir de maquette ou de guide interne, mais pour une diffusion publique, la voix humaine reste essentielle. L’IA : un outil intéressant, mais pas une alternative qualitative La synthèse vocale a son utilité. Elle permet d’esquisser une intention, de tester un rythme, de maquettiser rapidement un projet. Mais elle n’a pas encore la finesse nécessaire pour remplacer une voix off dans une vidéo professionnelle. Une marque, c’est une personnalité. Une voix humaine transmet cette personnalité. L’IA, elle, ne fait que l’imiter.












